Expertise

Confrontée dès l’adolescence à une vie de groupe sous haute tension permanente, je connais les conséquences de ne pouvoir être authentique, comme l’enfermement en soi-même, la torture d’une estime de soi négative, la difficulté à trouver et prendre sa place. En 2011, au premier jour de ma formation, j’ai vécu la démonstration par l’exemple, que sortir de mes abîmes intérieurs était possible. Ce fut un tsunami tant cognitif, qu’émotionnel. Ce jour là, j’ai pris la décision de tout faire pour « me réparer », j’en ai fait un défi personnel. Maintes fois pourtant,  j’ai failli renoncer au prétexte de la difficulté du chemin. Peu à peu, grâce à ce processus collectif puissant, j’ai pu apprendre à reconnaître et à prendre soin de chacune de mes parts souffrantes. J’ai pu voir combien ce bouclier auto-protecteur, qui certes, maintenait parfaitement les autres à distance, contribuait en même temps à m’isoler d’eux dangereusement.  Le plus difficile pour moi, fut de surmonter la défiance qui avait colonisé chaque pore de ma peau. De reculs de confiance en prises de conscience, un pas après l’autre, je suis sortie du sentiment d’impuissance. Ainsi,  peu à peu j’ai dépasser un à un mes empêchements à coopérer. J’ai pu reconquérir une autonomie suffisante pour m’ouvrir aux autres et vivre des relations qui me nourrissent chaque jour un peu plus.

Aujourd’hui,  je travaille avec la réalité émotionnelle des groupes, pour désormais mieux faire ensemble avec la réalité de la vie en commun. Il s’agit de changer avec les autres pour mieux réussir collectivement. Tout mon travail consiste à créer les conditions pour que chacun, chacune puisse exister dans sa vérité émotionnelle avec les autres. Les équipes que j’accompagne, sont, pour la plupart confrontés aux difficultés du  « bien travailler-ensemble ». Je m’appuie alors sur le processus TST pour  leur proposer un cadre autant sécure qu’exigeant pour qu’ensemble ils créent les conditions pour faire exister un collectif qui devienne lui-même autonome. Peu à peu, le groupe devient par lui-même co-créateur d’un climat relationnel  favorable à son plein potentiel coopératif en devenant capable de travailler ensemble quand même, malgré les désaccords, malgré les oppositions, malgré les tensions.